Durant la journée de stage, nous apprendrons tour à tour :
– Les principes de fonctionnement du rouet
– La découverte et connaissance des matières
– La préparation de la laine : lavage, cardage, peignage
– Le sens du filage
– Les techniques de filage : worsted et woolen
– Le retord simple et retord andin
– Mise en écheveau et blocage
A l’occasion de cette fête agricole qui se déroule depuis 1850, je ferai une démonstration de filage. Jean-Michel (mon mari) animera une charbonnière pédagogique afin de vous faire découvrir cet ancien métier.
Je participerai à cette manifestation avec Thérèse Kohler et son troupeau de moutons. Ce sera l’occasion de vous faire découvrir notre stand où nous exposerons nos tapis, notre laine cardée et notre Fertilaine (fertilisant à base de laine des moutons de Thérèse).
Je serai présente avec l’association Faire et Fil. Nous tiendrons un stand pour promouvoir nos stages et l’ensemble de nos activités.
Par ailleurs, Thérèse Kohler assurera l’animation de notre stand Pastoralisme en Double où nous présenterons notre petite filière laine 100% Dordogne, nos tapis et la dernière nouveauté : Fertilaine (un fertilisant longue durée à base de laine de mouton).
Un tapis de 1m sur 3 m m’a été commandé lors du confinement. Il s’agissait de tisser des bandes de laine feutrées provenant de restes de nappes en feutre aiguilleté machine.
Les nappes ont été découpées en bandes de 2,5cm et tissées de manière aléatoire.
Le résultat a donné un résultat très gonflant et moelleux
Ce motif représente un pilou : sorte d’écluse en bois que l’on trouve souvent dans les étangs de la Double. Cet instrument permet l’écoulement de l’eau et sert à vidanger les étangs.
Le tissage du motif se fait en soulevant les fils de chaîne à la main. Après chaque passage de trame, je fais un passage en toile avec un fil de lin pour solidifier le tapis.
C’est lors de diverses manifestations agricoles, artisanales ou patrimoniales, que nous avons l’occasion d’exposer et de vendre nos tapis (de 150 à 400 euros selon les dimensions).
Ces manifestations se déroulent dans la Double et à proximité.
Les tapis sont réalisés sur un métier suédois de marque Glimakra de 150cm de largeur. La chaîne est en lin, fibre transformée en Suède. J’espère bientôt pouvoir me procurer cette matière en France.
Ces tapis sont de dimensions diverses, en laine filée main de couleur naturelle.
Vous pouvez voir ci-dessous quelques tapis produits depuis 2018 :
La couleur grise provient d’un mélange cardé de toison noire et blanche.
Au fil des rencontres avec Thérèse, la question de valoriser sa laine était notre principale discussion. Son rêve était de trouver des artisans qui pourraient travailler sa laine. Il était important pour nous deux, de montrer, que même une laine rustique, comme celle des Sassi Ardia, pouvait être transformée en un produit intéressant.
La mettre en sac, l’expédier en Chine,pour qu’elle soit transformée là-bas pour une bouchée de pain afin que nous puissions consommer bon marché ne correspondait pas à notre éthique.
Thérèse me raconta ses expériences avec la Fée Capeline, chapelière, qui lui fabriqua une série de chapeaux en feutre. De même, Mathilde Grolleau confectionna de nombreuses tentures et tapisseries en feutre. Dans ma tête germa alors l’idée, de lui tisser un prototype de tapis.
Le projet fut vite adopté. Par contre, je ne pouvais pas en plus, filer sa laine, par manque de temps. Il fallait que Thérèse accepte de se remettre au filage.
Elle se procura rapidement un rouet Ashford spécialement conçu pour filer de la grosse laine. Ainsi, notre partenariat pouvait commencer.
Dans cet article, vous découvrirez comment notre projet de création d’une filière laine dans la Double a vu le jour.
La tonte
Thérèse et Pierre-Paul tondent le troupeau de brebis 2 fois par an, en avril et en octobre. Notre expérience nous a incité à garder la récolte de la deuxième tonte, fibres de meilleure qualité. En effet, 400 brebis à tondre demandent une équipe de choc !
Le lavage
Après avoir trié les toisons, par qualité et couleur, nous partons la faire laver en Ariège à la Filature de Niaux, entreprise artisanale, qui fait revivre cette ancienne filature créée en 1867.
Le cardage Notre voyage n’est pas terminé, encore 4 heures de route, direction le Pays Basque pour arriver à Saare. L’entreprise Iletegia a fait l’acquisition d’une énorme cardeuse et depuis 2014, elle valorise la laine des brebis locales. Mais elle fabrique également des matelas, des couettes, coussins, et produits de décoration.
C’est vrai que cela nous fait de jolies vacances, mais un peu coûteuses… d’où notre réflexion : pourquoi ne pas créer une petite filière laine dans La Double ?
Dans ce but, Thérèse fut alors mandatée pour chercher une cardeuse en Suisse. Nous l’avons trouvée dans l’Emmental chez Evi et Werner Spycher.
Afin de réaliser notre rêve, nous avons mis en ligne une cagnotte participative afin de payer la machine et son transport. C’est avec joie que nous avons récolté 3000 euros grâce à une soixantaine de participants. Malheureusement, le problème n’est pas encore résolu.
Avec la crise sanitaire, la machine est bloquée en Suisse pour l’instant. Et le transport s’avère compliqué, mais Werner nous a proposé une solution.
L’aventure de création de notre filière laine continue…